Savitri Devi : Sa VieIrmin |
![]() La passion iconoclaste qui fut la marque de toute sa vie commença très tôt : à l'âge de onze ans, pendant la Première Guerre Mondiale, elle traça à la craie des slogans hostiles aux Alliés sur un mur d'une gare de Lyon («A bas les Alliés, vive l'Allemagne !») pour protester contre l'invasion illégale de la Grèce par les troupes Alliées. Douée d'un vrai talent multi-disciplinaire, Maximiani Portas obtint des diplômes en chimie et en philosophie, écrivit sa thèse de doctorat sur la philosophie des sciences, et finit par maîtriser au moins sept langues, y compris le bengali et l'hindi. Ses premières convictions politiques furent pan-helléniques, et en 1928 Maximiani Portas renonça à sa nationalité française et devint citoyenne grecque. Alors qu'elle étudiait à Athènes, son nationalisme politique, doublé d'une fascination pour l'antiquité gréco-romaine et d'une méfiance pour le christianisme, évolua vers un racialisme paien marqué, et une visite en Palestine en 1929 la convainquit que le judéo-christianisme, dont les manifestations visibles en Terre Sainte lui répugnaient, était une infiltration étrangère en Europe, qui avait interrompu l'évolution spirituelle naturelle de l'Europe et lui avait imposé un monothéisme stérile et un philosémitisme servile. Ce fut en Palestine, dit-elle plus tard, qu'elle réalisa qu'elle était nationale-socialiste. En 1932 elle partit pour l'Inde, à la recherche du paganisme aryen que le judéo-christianisme avait supplanté. Dans le sous-continent indien, elle découvrit «des dieux et des rites apparentés à ceux de la Grèce antique, de la Rome antique, et de la Germanie antique, que les gens de notre race ont possédés, avec le culte du soleil, il y a 6000 ans». Son modèle était Julien l'Apostat, l'empereur romain du 4ème siècle qui rétablit brièvement le paganisme et le culte du soleil dans l'Empire. Maximiani Portas s'établit
à Calcutta et s'impliqua rapidement dans les mouvements hindous
nationalistes, ancêtres du parti indien moderne BJP, qui menaient
alors une campagne politique sur deux fronts contre l'Islam et contre le
colonialisme britannique. Elle travailla comme conférencière
itinérante pour la Mission Hindoue, une organisation nationaliste
qui avait des sympathies nationales-socialistes, et elle adopta le nom
hindou de Savitri Devi, d'après la déesse solaire Indo-aryenne
(cf. Rig-Veda, 3.62.10). Son nouvel hindouisme racialiste était
un reflet de ses convictions nationales-socialistes : dans la svastika,
la roue aryenne du soleil, elle voyait «le lien visible entre Hitler
et l'hindouisme orthodoxe».
En 1940, en grande partie pour éviter une incarcération pour ses activités en faveur de l'Axe, Savitri Devi épousa le brahmane Asit Krishna Mukherji, éditeur pan-aryen du journal ouvertement national-socialiste «New Mercury». Pendant la guerre, le couple fit de l'espionnage au profit de l'Axe, et Mukherji mit le militant nationaliste hindou Subhas Chandra Bose en contact avec les Japonais, qui plus tard soutiendront son Armée Nationale Indienne dans sa campagne militaire manquée contre les Britanniques. Savitri Devi fut accablée par la défaite de l'Allemagne et par son démembrement après la guerre. Elle retourna en Europe en 1945, déterminée à faire de la propagande pour ses idéaux nationaux-socialistes, à présent injuriés, et elle résida brièvement à Londres (où elle publia Son of God, son étude de la religion solaire du Pharaon Akhenaton), en France, en Islande, en Ecosse (où elle commença à écrire le livre qui eut le plus d'influence : The Lightning and the Sun) et en Suède (où elle rencontra Sven Hedin, le célèbre explorateur et sympathisant national-socialiste). En 1948 et en 1949, à l'apogée de la dénazification, elle mena une série de missions de propagande clandestine dans une Allemagne prostrée et encore dévastée par les bombardements de terreur anglo-saxons, et par une famine massive, distribuant des tracts et postant des affiches manuscrites appelant à la résistance contre l'occupation étrangère, souvent brutale :
Savitri Devi fut finalement arrêtée en même temps qu'un camarade en février 1949, accusée de répandre des idées nationale-socialistes, et condamnée à six ans de prison, dont elle ne fit que sept mois, retournant à Lyon pendant l'été de 1949. C'est là qu'elle écrivit Defiance et termina Gold in the Furnace, tous deux basés sur ses expériences en Allemagne occupée. [Illustration : l'héroïne aryenne salue le soleil se levant sur les ruines de l'Allemagne ; couverture de Defiance, réalisée par Savitri Devi.]
Savitri Devi retourna en Inde en 1957, mais fut de retour en Europe trois années plus tard. Les amitiés qu'elle s'était faites pendant son emprisonnement lui permirent d'entrer dans le monde ténébreux du National-socialisme de l'après-guerre -- elle avait déjà des rapports d'amitié avec des célébrités comme Hans Ulrich Rudel [l'ancien as de la Luftwaffe, également ami de l'aviateur de la France Libre Pierre Clostermann, NDT], Otto Skorzeny, et Léon Degrelle -- et pendant qu'elle vivait à Londres elle s'impliqua avec le mouvement néo-nazi anglais, assistant en compagne de G. Lincoln Rockwell à la réunion internationale de la WUNS dans les Cotswold Hills en 1962, le site de la fameuse Déclaration de Cotswold. En 1971, Savitri Devi repartit à nouveau en Inde, où elle passa la plus grande partie des années 70, correspondant avec ses camarades à l'étranger, et influençant nombre de jeunes «racialistes» qui lui rendirent visite à New Delhi. Elle mourut au Royaume-Uni le 22 octobre 1982, alors qu'elle se préparait pour une tournée de meetings aux Etats-Unis.
La vie et les travaux de Savitri Devi ont fait l'objet d'une biographie passionnante de Nicholas Goodrick-Clarke (universitaire anglais, spécialiste du nazisme) : Savitri Devi, Hitler's Priestess (New York University Press, 1998). Une traduction française a été éditée en mars 2000 par les éditions Akribeia : Savitri Devi, la prêtresse d'Hitler (332 pages). |
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