Le detournement de l'heritage de Disney : Comment Michael Eisner a transformé le «Royaume magique»

Mark Weber

Depuis plus de quarante ans, la compagnie fondée et construite par Walt Disney proposait un divertissement populaire, de bonne qualité, qui exprimait les valeurs et les traditions américaines. Ses films et ses programmes télévisés -- même s'ils étaient parfois un peu doucereux -- incarnaient, pour reprendre une expression souvent moquée, un divertissement pour toute la famille. 

Ce fut en grande partie l'oeuvre d'un seul homme, Walter Elias Disney (1901-1966), un illustrateur doué, un brillant réalisateur de films et un entrepreneur génial, qui laissa une marque durable dans la culture populaire américaine. Ses bandes dessinées, ses dessins animés, et ses parcs d'animations sont connus partout dans le monde. 

En 1928 il lança le personnage de Mickey Mouse dans un dessin animé, «Steamboat Willie», qui eut un succès immédiat. Dans les décennies qui suivirent, Disney domina le dessin animé avec des films novateurs et très populaires comme «Blanche Neige et les Sept Nains» (1937), «Pinocchio» (1940), «Fantasia» (1940), et «Bambi» (1942). Il supervisa aussi la production de films à l'impact durable tels que «L'île au trésor» (1950), «Robin des Bois» (1952), «20 000 lieues sous les mers» (1954), «La famille suisse des Robinson» (1960), «Le professeur distrait» (1960) et «Mary Poppins» (1964). 

Politiquement conservateur et ardemment anti-communiste, Disney, travailleur acharné, s'impliquait habituellement à tous les stades de la production et de la direction. Lui et son travail furent honorés par 39 Prix de l'Académie, et des centaines d'autres prix et hommages. 

Une nouvelle équipe de direction 

Michael EisnerLa période de stagnation qui suivit la mort du fondateur se termina en septembre 1996, lorsque Michael Eisner devint le président et le dirigeant principal de la compagnie Disney. Eisner commença rapidement à installer des camarades juifs à des positions-clés dans la machinerie Disney, et bientôt le dernier studio chrétien de Hollywood passa dans les mains des Juifs. [Image: Michael Eisner.]

Comme le critique de cinéma Michael Medved l'a souligné, «la célèbre organisation Disney, qui fut fondée par Walt Disney, un chrétien du Middle-West qui nourrissait, dit-on, des sentiments antisémites, affiche maintenant un personnel juif à presque tous les postes les plus importants» (voir «Les Juifs dirigent Hollywood. Et alors ?», Moment Magazine, août 1996). Sous cette nouvelle direction, les ventes et les bénéfices de la compagnie Disney grimpèrent en flèche, et la firme ragaillardie retrouva une place dirigeante dans le monde du divertissement. 

Un puissant empire médiatique 

Avec l'acquisition en 1995 de Capital Cities / ABC, Disney devint la plus grande firme de divertissement dans le monde. La Compagnie Walt Disney est aujourd'hui un empire commercial international tentaculaire et hautement rentable (le bénéfice pour l'année fiscale 1998 fut de 23 milliards de dollars, et le revenu net de 1,9 milliards de dollars). Avec des participations majoritaires dans les films, la télévision, la radio et l'édition, la compagnie a un formidable impact sur l'esprit et le comportement de centaines de millions de gens autour du globe. 

Par l'intermédiaire de Walt Disney Pictures (dirigé par Joe Roth), Touchstone Pictures, Hollywood Pictures, Miramax (dirigé par les frères Weinstein), et Caravan Pictures, c'est l'un des plus grands producteurs et distributeurs de films dans le monde. 

Par la fusion de 1995, Disney fit l'acquisition du réseau de télévision ABC, qui possède pleinement dix chaînes de télévisons. Elle a aussi 225 chaînes de télévisions qui lui sont affiliées [c'est-à-dire des chaînes qui n'appartiennent pas à Disney, mais qui diffusent de nombreux productions réalisées par Disney] aux Etats-Unis, et possède des parts dans plusieurs chaînes de télévision en Europe. Parmi ses autres filiales de télévision figurent Walt Disney Television, Touchstone Television, et Buena Vista Television. Disney contrôle aussi trois réseaux majeurs de télévision câblée avec plus de 100 millions de souscripteurs: ESPN (dirigé par Steven Bornstein), Lifetime Television, et Arts & Entertainment (A&E and the History Channel). 

Par son acquisition de ABC en 1995, Disney possède 26 stations de radio -- et compte plus de 3 300 affiliés à radio ABC. La compagnie possède aussi des journaux quotidiens et de luxueux magazines de consommateurs (incluant Discover), et les éditions Hyperion Press. 

En plus de Disneyland -- le parc d'animation «The Magic Kingdom» en Californie du Sud, ouvert par Walt Disney en 1955 -- la compagnie possède aujourd'hui Disney World (Floride), Epcot Center, Tokyo Disneyland, et Euro Disney (France), ainsi que l'équipe de hockey des «Mighty Ducks» et l'équipe de baseball des «Anaheim Angels». Chaque année Disney vend aussi pour plus d'un milliard de dollars de produits de consommations -- jouets, livres et vêtements -- par l'intermédiaire de plus de 500 boutiques Disney. 

Riche et machiavélique 

Michael D. Eisner, né en 1942 dans une bonne famille juive, fut élevé dans l'Upper East Side à Manhattan et fit ses études dans des écoles privées. Son père était un juriste de Harvard qui servit à un poste officiel élevé dans l'administration du président Eisenhower. 

En tant que président de Disney, Eisner a été fabuleusement rétribué -- certains disent scandaleusement. Son salaire de base annuel de 750 000 dollars est seulement une petite partie de ses revenus lui venant de Disney, la plus grande part venant de ses bénéfices sur des stock options. En 1993, par exemple, le gain total de Eisner fut d'un montant stupéfiant de 203 millions de dollars, et en 1997 il prit des options dans des parts de 21,9 millions de dollars, pour un bénéfice de 550 millions de dollars. 

Depuis 1984, le président Eisner a reçu environ un milliard de dollars de Disney, incluant le salaire de base, les bonus, et les stock options (Los Angeles Times, 4 décembre 1997). En janvier 1997, il signa un contrat prolongé de dix ans avec la compagnie, évalué à quelques 200 millions de dollars. 

Eisner a cultivé une image de lui-même, comme étant quelqu'un d'amical, digne de confiance, et même puéril. Mais ceux qui le connaissent bien le considèrent comme fourbe et machiavélique. David Geffen, un magnat de Hollywood qui a bien connu Eisner depuis des années, a dit de lui dans une interview en 1995: «Michael est un menteur. Et quiconque a fait affaire avec lui, vraiment fait affaire avec lui, sait qu'il est un menteur». 

Révolution culturelle 

Depuis 1984, Michael Eisner et ses collègues ont transformé le studio de Hollywood culturellement le plus conservateur et le plus orienté vers la famille, en l'un de ses plus séditieux et culturellement anti-traditionnnel. En faisant cela, ils ont trahi l'héritage du fondateur, dégradé ses valeurs, et abaissé l'esprit de la compagnie. 

Sous la direction de Eisner, la compagnie Disney a tourné des films saturés d'images de violence et de meurtre (comme «Pulp Fiction»), ainsi que des albums de musique rock remplis d'obscénités (tels que «Insane Clown Posse» par le «hip-hop band» du «Grand Malenko»). 

Même Commentary, le magazine du Comité Juif Américain, en arriva (mars 1998) à se lamenter: «Si l'ancien Disney nous disait quelque chose d'enrichissant sur ce que nous étions il n'y a pas si longtemps, le nouveau Disney, encore plus lucratif, est juste un autre signe marquant notre longue et profonde descente culturelle». 

Le Disney du «Triangle Rose» 

Alors que le soutien aux homosexuels a été largement répandu à Hollywood depuis des années, sous la direction d'Eisner la compagnie Disney -- selon les mots de l'Association pour la Famille Américaine -- est devenue «l'un des principaux promoteurs du style de vie homosexuel, ainsi que du programme homosexuel politique et social en Amérique aujourd'hui». Eisner lui-même est membre de la direction des «Hollywood Supporters», une organisation influente et agressive de soutien aux homosexuels. La compagnie Disney passe des publicités dans des publications homosexuelles telles que le magazine Out, et a apporté un appui financier à au moins une occasion à la «National Gay and Lesbian Task Force». 

En 1996, l'actrice Ellen DeGeneres «perça» en s'affichant ouvertement homosexuelle, à la fois personnellement et en tant que personnage principal de la série des «Ellen», diffusée sur le réseau de télévision ABC, contrôlé par Eisner. Eisner introduisit des primes d'assurance pour les partenaires du même sexe, en faveur des employés homosexuels de Disney. Depuis quelques années à présent, il a autorisé le «Jour des Gays» à Disney World, un événement qui attire chaque année une cohue bruyante et provoquante d'homosexuels. 

«Dans l'intérêt d'une complète clarification», ironisa le chroniqueur Don Feder du Boston Herald, «Disney devrait remplacer son logo commercial par un triangle rose flottant sur le château de Cendrillon». Il continua en qualifiant Disney de «Magic Kink-dom» [jeu de mot sur kink: vicieux, au lieu de King: roi.]. 

Attaques contre le christianisme 

Sous Eisner, la compagnie Disney a mené une «guerre culturelle» contre le christianisme, méprisant la sensibilité religieuse de la vaste majorité des Américain. 

Dans une déclaration en 1995, l'Association des Juristes Catholiques Américains déclara avec indignation: 

Nous nous rappelons tous de la Compagnie Disney à l'époque où elle produisait des films que vos enfants pouvaient vraiment regarder sans perdre leur innocence, des films qui montraient un respect décent pour le christianisme et les valeurs chrétiennes. Mais c'était avant que Mr Michael Eisner prenne la barre du conglomérat Disney. A présent la Compagnie Disney s'est jointe au reste de Hollywood pour attaquer de manière obsessionnelle l'Eglise Catholique et pour injecter des obscénités classées X dans notre culture, sous la couverture de sa filiale, Miramax Films, dont les co-présidents sont Bob et Harvey Weinstein.
Un exemple particulièrement offensif des attaques de Eisner/Disney est «Priest», un film distribué par la filiale de la Compagnie, Miramax. Il raconte l'histoire de quatre prêtres de l'Eglise Catholique: l'un est homosexuel, un autre est alcoolique, un troisième a une maîtresse, et le quatrième est dérangé. 

L'une des voix qui protestèrent le plus énergiquement contre ce film et contre les productions anti-chrétiennes de Disney en général, fut celle de la Ligue Catholique pour Droits Religieux et Civils, une organisation pour les droits civils basée à New York. «Priest», dit le président de la Ligue William Donahue, «exprime la plus profonde hostilité à l'Eglise Catholique que j'ai vue dans les films pendant les quinze dernières années». Eisner, ajouta Donahue, n'approuverait jamais un film qui décrirait de la même manière des rabbins juifs dépravés ou des homosexuels dénués de morale, ou contenant des caricatures cruelles d'Afro-Américains. 

Anti-Arabe

Reflétant les sentiments sionistes de sa direction, la Compagnie Disney dirigée par Eisner a produit nombre de films anti-arabes dans les années récentes. Dans un film de 1994, «Le retour de Jafar», par exemple, des Arabes au nez crochu sont appelés des «salopards du désert». Dans «Le père de la fiancée, II» (1995), figure un détestable personnage Arabe-Américain nommé Habib (joué, ironiquement, par Eugene Levy). «Kazaam» (1996), produit par la filiale de Disney Touchstone Pictures, inclut un assortiment d'infâmes personnages arabes, y compris un trafiquant de marché noir nommé Malik. D'autres films anti-arabes de Disney sont «In the Army Now» et «GI Jane». 

En août 1996, le Comité Arabe-Américain Anti-discrimination a organisé une manifestation devant les studios Disney pour protester contre la tendance anti-arabe de la Compagnie. 

L'Amérique Blanche sous le feu 

Depuis maintenant quelques années, Hollywood et la télévision américaine ont tourné de nouveaux films ou productions télévisées, qui déforment l'Histoire européenne-américaine et dénigrent l'héritage racial/culturel de l'Amérique blanche. Sous Eisner, Disney s'est porté à l'avant-garde de cette attaque «Politiquement Correcte». 

Parmi les récents films de Disney qui déforment et calomnient l'héritage européen de l'Amérique, il y a eu «Pocahontas», un dessin animé qui décrits les Indiens (les «Américains Natifs») comme libérés, aimant la nature, sages et nobles, alors que les Européens sont décrits comme étroits d'esprit, ignorants, bigots et avides. 

Sous le label «Hollywood Records», Eisner/Disney a sorti des albums CD avec des paroles anti-Blancs, incluant une chanson du chanteur noir de rap «Prince Akeem», qui met la pauvreté noire sur le compte d'une «conspiration blanche». En avril 1996 Eisner licencia l'animateur radio le plus populaire de New York, Bob Grant, de son poste à la WABC, propriété de Disney, pour une rhétorique soi-disant raciste blanche. 

Guerre économique 

Une partie des millions d'Américains que Eisner et ses collègues ont offensés se sont mobilisés. Plus particulièrement, les deux plus grands groupes chrétiens de la nation -- les Catholiques romains et les Baptistes sudistes -- ont déclaré une «guerre économique» à Eisner/Disney. 

En 1996 la Ligue Catholique pour Droits Religieux et Civils annonça une «action à l'échelle nationale contre Disney, utilisant tous les moyens légaux disponibles, depuis le boycott jusqu'au retrait des actionnaires», pour conduire la Compagnie à mettre fin à son hostilité contre le christianisme et le catholicisme. Les diocèses catholiques romains dans le pays et l'association fraternelle catholique «Les Chevaliers de Colomb» vendirent des millions de dollars d'actions de Disney. 

Les Baptistes sudistes -- avec 16 millions de membres, le plus grand groupe protestant aux Etats-Unis -- vota de manière écrasante pour le boycott des films et des produits Disney en 1996, et à nouveau en 1997. Le groupe dénonça le dénigrement des valeurs traditionnelles et familiales par la Compagnie, et en particulier son appui à l'homosexualité. 

L'Eglise de «l'Assemblée de Dieu» -- un groupe chrétien évangélique, avec 2,5 millions de membres -- lança sa propre campagne de boycott anti-Disney en 1996. Elle critiqua la Compagnie pour avoir «abandonné l'engagement en faveur de valeurs morales fortes». 

Cependant de tels efforts de boycott semblent avoir eu peu d'impact durable, parce que les produits et les services de la Compagnie Disney sont si largement distribués, souvent sous d'autres labels, parce que l'image du Disney d'avant Eisner est encore très aimée, et plus généralement à cause de l'apathie du public. 

Séduisant et dangereux 

Parce que Eisner et les autres qui dirigent les industries du film et de la télévision sont capables de former les idées de base du public sur la vie et la société, à un niveau presque inconscient, influençant donc profondément la pensée et les actions de millions de gens, ils exercent même un pouvoir plus grand que nos législateurs élus. 

La soif du profit n'explique pas complètement le programme social/culturel de Eisner et des autres qui contrôlent les médias américains. Ils sont plutôt guidés par des priorités qui sont fondamentalement hostiles aux traditions les plus vitales et aux valeurs de base de cette nation. 

Précisément parce que les Eisner de Holywood et de New York se posent complaisamment en amis, ils sont plus insidieux, et finalement plus dangereux qu'une menace militaire venant d'une puissance étrangère. 

La transformation de Disney par Eisner est parallèle, et contribue, à la transformation culturelle, sociale et politique des Etats-Unis dans leur ensemble. Comme les dirigeants politiques de l'Amérique, Eisner et ses collègues de Disney utilisent des symboles familiers et des labels rassurants d'une époque passée, exploitant la réputation et la bonne volonté durement acquises pendant des décennies. Ceux qui sont les clients de Disney sont rassurés par le maintien de symboles appréciés comme Mickey Mouse ou Blanche Neige, tout comme des millions d'Américains crédules sont rassurés sur l'avenir des Etats-Unis parce que des icônes telles que le drapeau américain et la Constitution US sont toujours en place. Mais dans tous les cas, l'esprit qui donna vie à ces symboles vénérables a été poussé dehors par un esprit très différent, un esprit qui n'a pas encore osé montrer son vrai visage, ni dire son vrai nom. 


Journal of Historical Review, 17/5 (Sept-Oct), 10-13.

 

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